La vision tantrique de Harish Johari pour l’Occident
Harish Johari, le yogi qui comprenait l’Occident
paru dans le « tijdschrift voor yoga », N°4/2006
Chapitre 2 : La vision tantrique de Harish Johari pour l’Occident
Hoewel Tantra voor velen enkel doet denken aan obsceniteiten & zwarte magie, is het een belangrijke vedische traditie. Ze vertegenwoordigt immers het praktische & dagdagelijkse van deze traditie. Tantra is tegelijk een toegepaste wetenschap en een spiritueel pad.
Selon Harish Johari, l’approche tantrique est un choix à la portée de l’Occident. L’Occident a en effet un grand besoin de « comprendre » (au lieu de seulement « croire »). En outre, il y a un besoin urgent d’habitudes de vie saines qui rendent une vie spirituelle possible, ainsi que de disciplines spirituelles pratiques, car les méditations abstraites ne sont pas possibles pour beaucoup.
Tout comme la tradition tantrique, Harish johari aborde l’homme dans sa totalité, avec ses désirs charnels. Selon la plupart des écoles spirituelles, les plaisirs charnels ne sont pas compatibles avec un développement spirituel. Ce renoncement donne souvent lieu à des dualités et des dialogues intérieurs négatifs. Dans l’alternative tantrique, les désirs charnels et spirituels sont intégrés en un seul chemin, un chemin qui pour la plupart des occidentaux est plus accessible que le chemin du renoncement complet.
La philosophie de Harish était aussi : « si vous aimez les bijoux, portez alors des pierres précieuses qui vous aident. Si vous aimez manger, préparez un repas qui soit succulent et raisonnable. »
A cette fin, Harish apporte un large éventail de méthodes et d’idées qui aident à retrouver un déploiement naturel de la vie (cuisine ayurvédique et massage, chakra yoga, mantras, yantras, rituels et visualisation des dieux, science des pierres précieuses et astrologie/numérologie). En ayant une juste manière de vivre (sanatana dharma) nous pouvons réaliser nos désirs charnels et atteindre les buts spirituels pour lesquels nous sommes incarnés.
2.1 L'Ayurveda dans la vie quotidienne
Lorsque Harish Johari est venu pour la première fois en Amérique, en 1969, il a eu de la peine à croire à ce qu’il voyait et entendait. Les gens faisaient la grasse matinée, mangeaient n’importe quoi, allaient une fois par semaine à la toilette, se lavaient avec de l’eau trop chaude et encore bien d’autres choses. S’il suivait les écrits à la lettre, ils auraient déjà dû être plus de vingt fois avec un pied dans la tombe ! Harish trouva incroyable qu’ils puissent encore se comporter si amicalement !
Néanmoins il lui apparaissait clairement que ces hommes – bien que quelque (peu) familiers avec la philosophie védique – se trouvaient dans une telle condition physique (intolérable) qu’ils ne pourraient effectuer aucun ou peu de progrès spirituels.
Beaucoup d’exercices de méditation sont en effet déconseillés (interdits) quand on a accumulé toutes sortes de substances toxiques dans le corps, car ceci peut avoir des conséquences néfastes et indésirables pour soi. L’ayurvéda connaît plusieurs images spécifiques de maladies qui sont attribuables à la pratique de méditations et de disciplines pour lesquelles on n’est pas dans la bonne condition, çàd qu’on a trop de toxines dans le corps.
Harish comprenait mieux que d’autres professeurs dans quel état non spirituel se trouvait l’occidental moyen. Son premier livre « Dhanwantari » (= dieu de l’ayurvéda) était donc un guide pour un mode de vie sain au quotidien. Les titres des chapitres parlent ainsi d’eux-mêmes : « le gloire du lever », « se baigner pour la vitalité », « reprogrammer l’organisme », « énergétiser votre corps par le massage », « une nouvelle conscience de l’alimentation », « votre besoin de détente » et bien d’autres. Il a plus tard retravaillé beaucoup de ces chapitres dans un livre.
Il était aussi infatigable pour cuisiner de manière ayurvédique pour de grands groupes d’élèves, pour les tirer du lit avant le lever du soleil, pour la réalisation de cures de jeûne, pour introduire le massage auprès des enfants et des adultes, etc.
2.2 Le chemin tantrique à travers les formes et les sons.
Le monde physique des formes et des sons devient Maya (illusion), si nous oublions le UN par qui tout existe. Pourtant, en tantra yoga, on utilise les formes et les représentations (statues de dieux, peintures, dessins abstraits énergétiques comme les yantras). Ils sont une partie essentielle de cette discipline. En travaillant avec des formes, on stimule une hémisphère du cerveau. En travaillant en même temps avec des sons (mantras), on stimule l’autre hémisphère du cerveau. Si les deux hémisphères sont reliées en une seule et même activité, l’esprit atteint le repos et on devient sensible au divin intérieur. Du fait qu’il n’est généralement pas possible pour le débutant de concevoir le UN-sans-nom-ni-forme, le travail avec des formes et des mantras est d’une grande aide. C’est seulement après que Kundalini Shakti ait percé le sixième chakra que nirguna dhyana (méditation ininterrompue sur le UN sans forme) devient possible.
Harish Johari, en tant qu’artiste doué stimulait ses élèves à peindre des yantras, à écrire des mantras, etc.
L’aspirant spirituel choisit ainsi une forme qui représente le divin pour lui. Cela peut être une flamme, un gourou, une forme abstraite, une belle image de Ganesha ou de Lakhsmi, si cela représente le divin pour lui. Lorsqu’au travers d’années de sadhana et de méditation, cette forme disparaît petit à petit, nirguna dhyana apparaît. Harish Johari rappelait toujours que « des préceptes sans concepts sont vides et des concepts sans préceptes sont aveugles ». Les sons et les formes sont inséparables. Les 50 sons de l’alphabet sanscrit, qui prennent naissance dans le son initial AUM créent perpétuellement l’Univers. Le tantra distingue quatre niveaux de sons. Dans le quatrième niveau (para-vak), il n’y a pas de différence entre le son et la forme (l’objet). La forme est inhérente au son.
2.3 Chakra Yoga ou Kundalini Yoga
Dans le chakra ou kundalini yoga, on médite sur les chakras en commençant par le premier et ensuite, pas à pas, jusqu’au septième chakra. Le but est de se concentrer sur les centres d’énergie subtile et pas sur les localisations physiques dans le corps, tels que le cœur ou le périnée. Ceci maintiendrait l’attention sur le plan physique alors que le but est de dépasser ce plan.
Yoga & Ayurveda Health Dans le chakra yoga tantrique, qu’Harish Johari avait déjà appris de son père, on travaille sur les sons essentiels des chakras ainsi qu’avec la visualisation des formes, couleurs et déités de chaque chakra de façon à élever la conscience. Pour préparer ces visualisations, les aspirants doivent d’abord dessiner et peindre les représentations abstraites des chakras pour pouvoir ensuite plus facilement les reproduire de mémoire. Nous retrouvons donc ici l’approche tantrique dans le travail simultané avec le son et la forme.
Lire plus sur le chakra yoga: cliquez ici.
2.4. Swara Yoga
Swara yoga, ou littéralement le yoga des narines, est ce que Harish Johari nommait la « vieille technologie de l’Esprit ». Le swara yoga travaille d’une part avec la respiration par les narines et l’effet qui en résulte sur les hémisphères cérébraux et les nadis, et d’autre part avec le cycle de la lune et des cinq éléments. Le swara yoga est une sorte de « nadi shodhana », respiration alternée par la narine gauche puis la narine droite, mais une fois par heure et en accord avec les rythmes de l’Univers.
Pour Harish Johari, nous, les hommes, ne sommes pas des entités séparées comme l’individualisme occidental nous le fait croire. Nous ne sommes pas seulement solidement liés l’un à l’autre, avec la nature, mais aussi avec le Soleil, la Lune et le Firmament (anila). Cette liaison s’intensifie jusque dans le plan physique (pita, kapha, vata). Le swara yoga crée un équilibre entre les activités des narines gauche et droite, et donc entre Ida et Pingala (les nadis qui se terminent au-niveau des narines). Ainsi, le sadhak atteint un équilibre physique et mental en accord avec les forces cosmiques.
2.5. Numérologie védique.
La numérologie védique était pour Harish Johari plus que simplement une façon de se connaîte soi-même et de comprendre la leçon karmique. C’est tout autant un instrument pour apprendre à comprendre les autres avec leur leçon karmique. La numérologie est une méthode rapide mais pas aussi précise que l’astrologie. La numérologie védique nous aide à comprendre les influences subtiles du cosmos. C’est la science originelle de nombreuses cultures. C’est une langue pour les fréquences de vibration dans le cosmos. Le mystère de qui nous sommes et comment nous sommes reliés avec les autres et avec le monde devient pas à pas manifeste au travers de notre intuition et du travail avec les chiffres. Cela nous aide à mieux pouvoir nous accorder avec les rythmes cosmiques. « C’est une clé simple pour exercer notre intuition à pénétrer dans les couches les plus profondes de la personnalité humaine », ainsi parlait Harish Johari.
D’une manière générale, la numérologie védique affirme que nous sommes incarnés ici pour réaliser les samskaras (motifs de nos vies précédentes) et harmoniser et affiner nos vibrations et notre conscience.
La date, l’heure et le moment de notre naissance viennent aussi précisément en concordance avec notre « motif »-vibratoire et le travail de purification que nous devons accomplir sur Terre. Ceci est notre karma (littéralement : « action »), çàd ce que nous devons saisir.
La numérologie védique n’est pas une religion, ni une prophétie ou de la divination. Avec de la pratique et de l’observation, on apprend à respecter la valeur de ce système simple, basé sur 9 chiffres et un zéro, une reproduction simple de la structure et de la beauté multiple de l’Univers. « Les nombres sont le jeu ».
En lire plus sur la numérologie védique: cliquez ici.
Lire aussi :
Chapitre 3 : les élèves de Harish Johari qui enseignent et contacts en Inde.
Page principale:
o Harish Johari, l’homme de la renaissance de l’ayurveda